Le Mont Gosford est une montagne du Sud du Québec, située dans les Montagnes Blanches. Avec ses 1193 mètres d'altitude, il constitue le 7ème plus haut sommet du Québec avec une vue à 360° et le plus haut sommet du sud du Québec. Le territoire du mont Gosford fait partie de la Route des Sommets qui sillonne la région de Mégantic sur 157 kms. Comme je vous le disais dans un précédent post, cette randonnée au sommet du Mont Gosford faisait partie de mon top 3 de cet hiver.
Dimanche 30 janvier, 10h15, nous arrivons à l'accueil du Mont Gosford - 901 Rang Tout-de-Joie à Saint-Augustin de Worburn - l'enregistrement à l'accueil est obligatoire et l'accès aux sentiers coûte 5$ par personne.
Durant l'hiver, il est possible de se garer uniquement à l'accueil, ce qui rallonge tous les sentiers, puisqu'il n'est pas possible de s'avancer davantage en voiture. L'accueil est ouvert de 8h à 16h durant la période hivernale.
La montée
Pour atteindre le sommet du Mont Gosford, le sentier le plus court fait un peu moins de 8 kms aller. Pour cela, il faut emprunter le SF1 puis le SF6 et le SF8 pour terminer. Pour redescendre, soit vous empruntez le même trajet, soit vous pouvez emprunter le SF1 jusqu'à l'accueil qui est à peine plus long, un peu plus de 9 kms.
Le premier tronçon SF1 est relativement simple, bien plat, assez rapide même, nous étions émerveillées dès le début un vrai décor de Narnia.
Le début du sentier SF6, jusqu'au croisement du Chemin Gosford, est dans la continuité du SF1, très facile. Nous avions mis 50 minutes pour arriver à ce point-là mais on s'est arrêtée pour prendre des photos en chemin, je pense que c'est faisable en 40 minutes sans soucis.
Ensuite, à partir de ce moment-là, les crampons ont été de rigueur, je n'étais pas super à l'aise donc j'ai même utilisé mes bâtons. Mon amie n'a pas utilisé les siens de toute la randonnée #warrior - seulement pour faire des dessins sur la neige #JUJUELSATAKforlife. Cette portion du SF6 jusqu'au début de SF8 fait un peu plus de 2 kms.
On ressent de plus en plus le vent, au fur et à mesure de l'ascension. Nous nous sommes arrêtées manger un peu au niveau de la jonction entre SF6 et SF8, nous avions vraiment froid en restant statique, fallait rester en mouvement.
Le dernier tronçon SF8 de 2,5 kms est le plus difficile à mon sens. J'ai mis énormément de temps pour faire ces derniers kilomètres, entre le vent, le froid, l'asthme, j'ai fait une crise de larmes en voyant que j'étais seulement à la fin du 1er kilomètre du SF8 au bout de 3/4 d'heure de montée. C'est à ce moment que c'est passé de challenge physique à un challenge mental. J'ai voulu faire demi-tour, abandonner, tellement de fois.
Plus on monte, plus les paysages sont incroyables. On a une vue sur la végétation entièrement enneigée (qui me faisait penser à la Vallée des Fantômes) et aussi sur la vallée en contre-bas, c'est vraiment beau. Les photos parlent d'elles-même.
4h15 d'ascension, plus d'une heure et demi pour faire le dernier kilomètre et demi, et j'y étais. J'y suis arrivée. Mon amie m'attendait depuis plus d'une demi-heure. Chaque personne qui redescendait, me disait "Elle vous attend en haut, lâchez pas, vous allez y arriver" et à chaque fois je me mettais à pleurer : je me sentais nulle, lente, mais elle m'encourageait quand même de tout là-haut. Entourez-vous de belles âmes, je ne le dirai jamais assez. Cette ascension je l'ai réussi, avec résilience et détermination, mais aussi et surtout grâce à elle.
"L'important, c'est d'arriver. Peu importe la durée du voyage."
La descente
Bon, c'est bien beau de monter, mais c'est qu'il faut redescendre ensuite. Encore une fois, crampons indispensables à mon sens. Cela va plus vite qu'à l'aller, mais ça glisse par moment et avec la nuit tombante c'est préférable.
On est parti du sommet à 14h45 et nous sommes arrivées en bas à 17h, soit plus de 2h pour la descente. Possible de le faire plus vite mais je n'arrivais plus à avancer à la fin : je n'avais pas froid au haut du corps, ni même aux extrémités, mais mes jambes avaient du mal à avancer, faire un pas me demander un effort considérable. Je pleurais, je râlais, je pleurais, je jetais mes bâtons, j'avais mal au dos, aux hanches, aux genoux. Le Mont Gosford, en plein hiver, ce n'est définitivement pas une blague, il ne faut pas sous-estimer cette randonnée.
En contre-partie, mon amie s'en est plutôt bien sortie, elle n'a pas eu besoin de bâtons, uniquement les crampons. Elle est arrivée en haut bien avant moi, et la descente s'est bien passée pour elle aussi. Le plus pénible, je dirais, a été de m'attendre par moment et du coup de se refroidir.
Comme pour nous féliciter de notre effort, on a eu droit de magnifiques couleurs en bas.
Conseils
Si je devais résumer tout ça, je vous dirai que si j'ai réussi à le faire - avec mon asthme à l'effort prononcé - je pense que tout le monde peut le faire, mais sincèrement, c'est difficile. J'ai pourtant déjà fait des randonnées aussi longues (si ce n'est plus) avec plus de dénivelé en Alberta, mais ce froid saisissant en montant et le nombre d'heures, c'est bien plus difficile qu'à l'été. Le froid, le vent, la nature elle-même est un réel frein et prend le dessus parfois.
Soyez préparés, soyez équipés, soyez accompagnés (je vous déconseille de le faire seul), et surtout arrivez tôt pour avoir le temps de redescendre avant la nuit, sinon apportez une lampe frontale (ou deux, en cas que l'une tombe en panne). Chargez bien votre téléphone, le froid en haut de la montagne décharge instantanément les batteries - mes deux téléphones full chargés se sont éteints. Bon à savoir, le réseau n'est pas toujours présent sur le parcours.
Je le répète : c'est largement possible mais surtout, soyez préparés et soyez prudents.
Pour plus de renseignements, je vous invite à consulter le site web suivant : https://montgosford.com ou à les contacter par téléphone.
Prochain défi, Mont Mégantic début mars.
Wow quelle claque ce compte rendu. Définitivement dans ma to do des randos, mais à préparer. Merci poour ces mots!
Charlotte / Cambouu(.)com