top of page

Disconnect to reconnect

J'ai très peu posté ces derniers jours, car je voulais profiter intensément des derniers moments avec mes proches, avant de repartir à Montréal avec mon petit lion, après-demain. Après-demain. Déjà. Enfin.


Je le disais sous un de mes derniers posts, j'ai le sentiment que cet été est passé rapidement et lentement à la fois, je continue de ressentir cette dualité entre mes deux pays : la hâte de reprendre mon rythme et de retrouver ma famille québécoise, tout en ayant la tristesse de quitter les miens en France, en regrettant de rater encore des moments importants. Je me suis toujours dite qu'un jour, ce sentiment partagé finira par balancer d'un côté, plus que de l'autre.


Cet été, pour la première fois, j'ai envisagé de réellement revenir m'installer en France, et l'idée m'a beaucoup moins déplu que les années précédentes (elle me déplaît toujours, mais moins), j'ai même choisi un point d'atterrissage. J'aime rentrer dans mes landes natales, car ça me pousse toujours à me questionner, à me challenger et à rester dans le mouvement continuellement. Alors vous me direz, pourquoi repartir? Une amie m'a dit récemment qu'elle avait bien fait de quitter Montréal, au moment où elle aimait sa vie là-bas, que cela permettait d'en garder des beaux souvenirs plein le coeur. Et, je crois, que si j'en viens à partir, j'aimerais avoir ce sentiment aussi.


What I never said


Le début d'année 2023 a été brutal pour moi : j'ai commencé l'année en déménageant d'un endroit où je ne me sentais plus à ma place, pour atterrir dans une nouvelle collocation où j'ai connu de la violence, tant psychologique que physique, ce qui a déclenché des crises d'anxiété sociale, d'angoisses profondes et ma santé mentale a été mise à rude épreuve. Après mes courtes vacances à Bali, j'ai cru ne jamais revenir à Montréal, puis ma raison a pris le dessus me poussant à rentrer pour déposer ma demande de résidence permanente. Je suis revenue. Le quotidien a repris le dessus, les petites histoires de la vie ont repris le dessus, sans me laisser le temps de process toutes les choses qui s'étaient passées, toutes les choses que je n'ai pas dites, mon hypersensibilité n'était plus contrôlée, j'ai été avalée par mes émotions. Bien que merveilleusement bien entourée, amicalement et professionnellement, je ressentais une solitude intense.

« Si vous traversez l'enfer, surtout continuez d'avancer." - Winston Churchill

Ma famille est finalement arrivée à Montréal, pour deux semaines, j'ai décidé de mettre tout ça de côté et profiter d'eux. J'ai eu deux semaines merveilleuses, qui se sont terminées avec une soirée à la maison. Je voulais présenter à mes parents, mes proches d'ici, ma famille canadienne. Mes parents étaient émus, je n'ai fait que répéter que c'était pour les rassurer à eux. En réfléchissant, je ne leur ai rien dit mais je crois que finalement c'était moi qui en avait le plus besoin. Photographier dans mon esprit, toutes ces personnes réunies que j'aime profondément, pour moi, pour me souvenir de tout cet amour et, surtout, me donner une raison de revenir.

“You can rise up from anything. You can recreate yourself. Nothing is permanent. You are not stuck. You have choices. You can think new thoughts. You can learn something new. You can create new habits. All that matters is you decide today and never look back.”

Summer mood


C'était le mood de cet été : never look back. Je ressentais le besoin de vivre chaque moment intensément, entièrement, ne pas faire semblant. Je venais de passer la moitié de mon année, à garder pour moi tellement de choses, que je voulais juste ressentir, vivre, profiter. Comme disait Saphia Wesphael : "J'en suis persuadée, les âmes les plus belles sont celles qui prennent le temps de ressentir, qui explorent les minutes et les heures, qui sentent dans leurs veines s'écouler le monde. Parce qu'il y a dans la lumière de leurs yeux, la gratitude de leurs coeurs."


Je le disais à une de mes meilleures amies récemment : depuis que je suis au Canada, je ne cesse de me questionner constamment sur les relations humaines, qu'elles soient amicales, familiales, professionnelles, amoureuses, ou encore la relation que j'entretiens avec moi-même. Comme si l'expatriation avait donné un nouveau prisme à chacun de mes liens, me poussant à m'interroger sur le passé, l'avenir et la réalité de chaque relation.


J'en suis arrivée à plusieurs constats supplémentaires cet été. Il est difficile de construire de vraies relations amoureuses parce que j'oscille constamment entre deux pays (un des gros inconvénients de l'expatriation) il y a toujours une sorte de "date de péremption" qui s'ajoute et qui, en un sens, fait fuir aussi. Sans parler de cette nouvelle vision de l'amour 2.0 en 2023 : on s'engage à moitié (on chill), on aime sous condition et on veut le meilleur sans l'être pour soi-même et encore moins pour les autres.


Aussi, vivre loin, on le sait, c'est jamais facile. Certaines personnes t'en veulent, te font sentir ton absence. C'est comme si soudainement, on ne pouvait pas supporter que l'autre ne soit pas au même degré d'émotions que nous, au même degré de vie, comme si on était dans des espaces différents. Cet été, j'ai encore écumé les réflexions me faisant comprendre que je n'étais pas "assez" là. Cette fois-ci, j'ai arrêté de m'en excuser. Il devient compliqué d'expliquer à chacun que mes 4 semaines de vacances à l'année je les passe à voyager pour rentrer en France et faire le tour de tout le monde, le reste de l'année je suis sans solde (quand j'ai besoin de prendre de réelles vacances), que les prix des billets d'avion se sont envolés depuis le covid, et surtout que je ne suis pas la seule à pouvoir faire le déplacement. Il suffit de le vouloir au bout du compte.

Puis heureusement, il y a les autres, ceux qui comprennent l'importance de la présence, plus rare, plus symbolique, et savent rendre le tout un peu plus lourd de sens. Ceux qui savent traverser les silences, qui acceptent les mois qui défilent, en gardant intacte la conviction qu'on se retrouvera et que rien n'aura changé. Et cet été, j'ai réalisé ô combien j'en avais peu de ces amis suffisamment confiants pour nous laisser vivre ce que nous avons à vivre, mais toujours là, malgré les 4 années qui viennent de s'écouler. J'ai eu de merveilleux moments hors du temps cet été : les vacances imprévues prolongées avec ma petite soeur, un sunset magnifique à Saint-Jean-de-Luz sous fond d'accordéon, une semaine en "famille" à Calvi, des moments bordelais, des retrouvailles parisiennes tant attendues, une réconciliation avec la randonnée en Suisse, la découverte de Lamothe, le come-back des férias, et j'en passe...

J'ai vécu cet été pleinement, avec ses highlights et ses déceptions. Et, qu'est ce que j'en avais besoin. Tout a toujours été et sera toujours une question d’équilibre. Cet été m’a permise de réfléchir, de profiter des miens, de recharger les batteries, d’ouvrir les yeux aussi, de faire des choix, de me projeter à nouveau. Nous sommes plus proches de 2024 que de 2022, j’ai envie de faire ne sorte que cette partie de l’année means something.


The best is yet to come


Certaines personnes le savent déjà, d'autres l'apprendront peut-têre ici, mais je suis hypersensible, je souffre d'hypersensibilité. J'ai souvent cru que c'était un gros mot, puis en me documentant (beaucoup), en lisant (beaucoup) sur le sujet, j'ai finalement compris que c'était plutôt un cadeau si j'apprenais à m'en servir à bon escient, si j'apprenais à ne pas refouler mes émotions. Je vis tout de façon plus intense, je peux être submergée d'émotions là où une autre personne ne sourcillerait même pas. Parfois, c'est épuisant de pas être comprise, d'être jugée "trop" aussi. Mais, je me suis promise de faire du mieux que je peux encore et toujours, d'être fière de qui je suis.


Si je vous confie tout ça, c'est parce que le Monde n'a pas besoin de gens parfaits. Il existe une immense différence entre : être le meilleur et donner le meilleur de soi. Alors, peu importe vos défauts ou vos petites failles, donnez toujours le meilleur de vous. Vous verrez que c'est amplement suffisant.

"And suddenly you know: It's time to start something new and trust the magic of new beginnings."

Dans la vie, rien n’est laissé au hasard. Laisser le passé au passé, avancer, toujours. On peut avoir plusieurs vies dans une vie, chacune d'entre elles font ce que nous sommes. J'ai clôturé l'été dernier un chapitre douloureux de ma vie familiale, cet été c'était au tour d'un grand chapitre de ma vie amoureuse, un chapitre que j'avais laissé en suspens depuis bien trop d'années. J'ai décidé de lâcher prise et de recréer une toute nouvelle réalité.


Alors enchantée, moi c'est Aurélie, 34 ans (tout bientôt 35), française expatriée à Montréal depuis 4 ans.


On remet les compteurs à zéro ?




Comentários


bottom of page